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LES DEBARDEURS chansonniers ardéchois
19 octobre 2018

LE TRUC DE MÉMÉ POUR CHASSER LE TRAC

Quand il s'agit d'affronter le public, qu'on soit vedette ou artiste inconnu, on a tous le trac, surtout dans les dernières heures qui précèdent l'entrée en scène.

C'est bon signe d'avoir le trac mais on l'a plus ou moins selon son tempérament et ça fait plus ou moins mal...à l'estomac, au ventre...C'est une sorte de peur, difficilement explicable. Jacques Brel disait qu'il était normal d'avoir peur, « un homme qui n'a pas peur n'est pas un homme » et il ajoutait qu'avant chaque concert il avait peur au point de vomir, et lorsqu'il avait trois concerts dans la journée il vomissait 3 fois. Nous n'en arrivions pas à cette extrémité mais notre ami Mémé était celui qui avait le plus peur, au point parfois de nous dire à la dernière minute qu'il ne pourrait pas venir, qu'il avait un mal de gorge qui l'empêchait de chanter , ou que sa sciatique était revenue ou un autre mal imaginaire...

Je me souviens d'une fois où nous sommes allés le chercher de force chez lui. Il était encore sous la douche et Robert à travers la porte tentait de le convaincre de se dépêcher car le concert devait se dérouler dans moins d'une heure. Mais le fait qu'il soit sous la douche laissait penser qu'il allait bien venir. Sauf qu'il fallait discuter, parlementer et le convaincre. Heureusement cette fois là le lieu du concert n'était pas loin !

Pour chasser le trac, les artistes prennent souvent un petit verre (ou un grand)

de whisky avant d'entrer en scène. J'en ai connu quelques uns, en tant qu'organisateur, qui en avaient bu plus d'un. Je ne citerai pas de nom.

Pour LES DÉBARDEURS c'était plutôt un ou deux verres de Syrah car comme le dit leur chanson « les ardéchois ça tire-bouchonne »

Mémé avait un autre truc pour chasser le trac. Il jaugeait d'un coup d’œil la salle et s'il reconnaissait des gens parmi ceux qui s'installaient, il descendait illico les voir et discuter un peu avec eux. Amis, voisins, copains, famille, clients, il se trouvait toujours quelqu'un de connu pour lui serrer la main et échanger quelques mots. Ce(s) contact(s) avant le spectacle lui étaient salutaires. Son trac était nettement atténué et dés que le rideau se levait, dés qu'il attaquait la première chanson, il n'y avait plus de trac du tout. Mais ce truc là n'était valable que si on restait en Ardèche et encore dans le nord de l'Ardèche où il était très connu. De l'autre côté du Rhône, en Drôme, ça marchait encore mais une fois, nous sommes allés donner un concert en Haute-Loire...

 

Je suis Ardéchois, par ma mère, et en bon ardéchois je conserve tout, je ne jette rien « ça peut toujours servir » et j'entasse, j'entasse dans ma cave ou dans le grenier. « Dans le grenier » c'est d'ailleurs le titre d'une des 2 chansons que je chantais au cours du spectacle. Mémé en chantait huit, toutes écrites par Robert.

Ce dernier interprétait une chanson (Le Rhône) et intervenait 4 fois pour des

sketches dont il était l'auteur. Gaston assurait la présentation et intervenait 3 fois pour raconter des « histoires rustiques » dont quelques unes en patois, et des poèmes dont il était l'auteur. Le spectacle se déroulait en 2 parties de 45 minutes environ, se terminait par la chanson « l'Ardèche » et si rappel, et il y avait rappel à chaque fois, Mémé chantait « le cochon » On en trouvera les paroles ci-dessous. Si je me rappelle tout ça c'est qu'en fait j'ai conservé dans un classeur tous les documents ayant trait à nos spectacles et à nos enregistrements. Quand je vous disais que je conservais tout...y compris des programmes de chacun de nos spectacles. En fait c'était toujours le même ou presque avec les interventions de chacun dans le même ordre. Toutefois le spectacle fini, les spectateurs en redemandaient et, dans ce domaine, Robert et Mémé étaient intarissables... mais ce n'était plus du spectacle, simplement des blagues qui surgissaient tandis que Gaston et moi nous nous éclipsions doucement dans un coin de la salle en attendant qu'ils s'épuisent... et épuisent les spectateurs.

 

La chanson fait référence au gouvernement français en 1975, avec Giscard d'Estaing pour président et Jacques Chirac premier ministre,,,

 

LE COCHON

parole de Robert SASSOLAS

sur la musique de « Sur le quai d'la gare » de Gaston CLAIRET

 

L'autre soir c'était huit heures moins le quart

Moi j'attendais Giscard

J'l'avais invité à croûter avec sa douce moitié

J'avais tué pour ce soir là

Un cochon ardéchois

Quand ils l'ont su à l'Elysée

Ils ont tous rappliqué

Est arrivée dare dare toute l'équipe à Giscard

Raymond Barre et son plan, Georges Marchais, Mitterand,

Y'avait même Fourcade tout frais frisé

Durafour, Christian Bonnet, Edgard Faure, Lecanuet

Tout autour de la table, tous très guindés

Y'avait Joubert on n'lui voyait que le bout de la pomme

L'était coincé entre la Françoise et la Simone

Enfin bref tout l'Elysée était là au grand complet

Tout autour de ma table, d'vant mon buffet

 

Après 5 ou 6 pastissons on attaque les gratons

Entre les gueuzes et les pâtés

Qu'est ce qu'ils se sont empiffrés

Le tout arrosé comme il se doit

D'un grand verre de Syrah

Y'en avait qu'un c'était Bigeard

Qui lui buvait au quart

Quand vint l'heure du café

Y z'étaient tous beurrés

Jacques Chirac, Lecanuet, Mitterand, Georges Marchais

Y'avait même Fourcade tout défrisé

Durafour, Christian Bonnet,

Edgard Faure et Debré

Tout autour de ma table un peu givrés

Lecanuet jurait : il n'y a plus de justice

Y'a le gros Ponia qui m'a piqué toute ma saucisse

C'est là que Marchais a bien failli se coincer le goitre

L'avait bouffé sans le faire exprès du jambon de droite

Enfin bref tout l'Elysée était là au grand complet

Tout autour de ma table, bien guillerets

 

Tout en buvant le pousse-café

Ministres et députés

S'amusaient comm' de grands enfants

Bien pire qu'au parlement

Entre deux verres, Gaston Deferre

Racontait la dernière

Couve de Murville c'est pas peu dire

A même failli sourire

Tellement que se marrait Messmer

C'était mouillé par terre

Jacques Chirac se bidonnait

Mitterand lui chantait

« Vise un peu Fourcade qui frise à plat »

Durafour, Christian Bonnet, Edgard Faure et Debré

Tous autour de ma table en grand branle-bas

Lecanuet chantait «  ça y est justice est faite

Au gros Ponia j'y ai piqué toute sa caillette »

Enfin bref tout Matignon

Arrosait mon caillon

En levant le coude et en chansons

 

Puis quand Fourcade s'est levé

Pour dire « je vais vous siffler

Pas votre pognon mais une chanson »

Y' a eu opposition

Valérie du coin du feu lui a dit « Mon petit vieux

Aujourd'hui on est entre copains, on chante en commun »

Et tout le monde s'est levé pour le grand air de l'Elysée

Giscard à l'accordéon, c'est lui qui a donné le ton

A toute son équipe pour la chanson :

BREAK sur l'air de « la pêche aux moules »

La pêche à l'andouille douille douille

C'est notre spécialité maman

Dans nos campagnes et dans nos villes

On les fait voter maman

Dans nos campagnes et dans nos villes

On les fait voter maman

Y'en a qui chassent le petit lapin

Y'en a qui pêchent le petit poisson

Mais nous c'est avec un bulletin

Qu'on attrape le couillon

 

C'est là que Bigeard a dit « Une minute de silence

Pour son cochon qu'est bel et bien mort pour la France »

BREAK : les 10 premières notes de LA MARSEILLAISE

Bref quand ils ont mis les bouts

Et bras dessus et bras dessous

En t'santon viv l'Ardéchio et su caillou

En t'santon viv l'Ardéchio et su caillou

Et su caillou

Et su caillou

 

PS : Cette chanson figure sur la première cassette ses DEBARDEURS

Mémé: Les Ardéchois ça tire-bouchonne!

Mémé: Les Ardéchois ça tirebouchonne

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Commentaires
LES DEBARDEURS chansonniers ardéchois
  • Hommage aux DÉBARDEURS chansonniers ardéchois qui ont chanté et conté l'Ardèche avec amour et passion dans les années 80. Leur "tube" : "l'Ardèche" ou "les culs-terreux" est devenu un hymne départemental.
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